By Hakim Laâlam in le Soir d'Algérie
Que peut-on retenir de ces 40 jours de consultations autour des réformes menées par Ouyahia ? D’abord, le truc le plus important à mes yeux. Contrairement aux puces téléphoniques, certains dirigeants politiques oubliés dans un siège pendant des années lumières peuvent être ressortis de leurs boîtes et réactivés aux frais de l’opérateur lui- même, ce qui n’est pas courant en la matière. Au chapitre des palmes, celle de l’accoutrement flashion le plus fun revient sans conteste à Madani Mezrag. Se pointer à la Présidence en face de H’mimed en kamis lamé, en calotte afghane et en sandales à semelles compensées, même l’allumé Karl Lagerfeld ne l’aurait pas osé.
Mention particulière pour la veste portée par-dessus le kamis, négligemment ouverte et qui laisse entrevoir les rebonds de cholestérol du mannequin barbu. C’est tiptop ! Toujours au chapitre défilé de mode, je voulais juste signaler à certains invités d’Ouyahia qu’il n’est pas nécessaire, voire vital pour leur carrière de garder l’étiquette du confectionneur de leur costume sur le bas de manche extérieur de leurs vestes, bien en vue, aveuglant les caméras de blancheur blafarde. Les subventions versées à leurs formations ne le sont pas au prorata de la dimension de cette étiquette ! Par ailleurs, une certitude désormais, le décorateur du salon où ont eu lieu les consultations est un mec pistonné. Mais quand j’écris «pistonné», il faut bien lire un gros piston. Un machin énorme. Pour garder son poste avec un goût de chiottes pareil, faut vraiment bénéficier d’une couverture solide. Plus renseignant encore, c’est le fait singulier que ce décorateur ait pu trouver des fauteuils aussi horribles à faire acheter par la présidence de la République. Je ne sais pas s’il s’agit de meubles acquis ici ou importés, mais dans les deux cas, on comprend mieux les retards pris par l’Algérie dans son admission à l’OMC ! Dans tout ça, je ne pouvais décemment passer sous silence la prestation de H’mimed. On dira ce qu’on voudra, mais dans le cadre en bois vermoulu de la performance d’acteur, Ouyahia aura été… Ouyahia. Le seul sur terre à réussir à sourire à des mecs et à des nanas dont il se fout éperdument qu’ils soient en face de lui. Le seul capable d’afficher la Fatcha du bonheur alors qu’au fond, lui et moi savons bien qu’il s’emmerde au diable. Bravo ! Non, très sincèrement, bravo ! A ce niveau-là de sacrifice, même Jeanne d’Arc aurait donné le dos au bûcher et imploré le pardon des ancêtres de Beckham ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.