Ahmed Mesbah in l'Expression
Tunisie, Egypte, Libye. Ces pays sont-ils en train de connaître les prémices de leur tragédie nationale à l'instar de ce qui s'est passé en Algérie dès le début des années 1990?
C'est en tout cas la menace à laquelle ils sont exposés si les islamistes venaient à prendre les armes pour abattre les démocraties naissantes. Le scénario était bel et bien échafaudé en Algérie et il a même réussi en Iran. Comme quoi, une révolution ne rime pas toujours avec liberté. En Iran, les islamistes n'étaient pas du tout à la pointe des luttes pour les libertés. A propos du pays des mollahs, les experts continuent de disserter pour savoir comment les islamistes ont confisqué le sursaut des Iraniens, y compris celui des communistes, pour transformer cet élan en République islamique. En Algérie, on a connu l'ébauche d'un même régime politique, sans succès. Mais alors, vers quel paradigme se dirigent nos voisins et d'autres pays du Moyen-Orient? Leur révolte sera-t-elle détournée par des barbus ou bien a-t-elle des chances de les conduire à des modèles politiques plus tolérants?
Pour l'instant, il est certain que ces groupes islamistes ont l'intention de s'imposer dans le paysage politique de ces pays même s'il faut pour cela passer par l'aggravation des tensions qu'ils connaissent dans un contexte de transition fragile depuis la chute des présidents Moubarak, Ben Ali et du Guide El Gueddafi.
La suite? Les islamistes peuvent contester les résultats des élections s'ils leur sont défavorables et l'armée peut opter pour des coups d'Etat dans le cas où ils remportaient ces mêmes élections. C'est dire que les électeurs qui désigneront la Constituante en Tunisie et ailleurs ont de sérieuses questions à se poser sur leur avenir. Le Premier ministre égyptien s'est même empressé de déclarer que le pays est en danger et l'armée d'ordonner une enquête rapide sur les événements qui ont opposé des coptes à des musulmans. En Tunisie, les motifs d'inquiétude ne manquent pas quand on sait que des islamistes s'attaquent à des immeubles abritant des télévisions et à des universités. Et demain de quoi seront-ils capables? De quoi seront aussi capables nos barbus qui continuent de menacer la quiétude de paisibles citoyens attablés à des bars?
En Iran, en Tunisie, en Libye, en Egypte et en Algérie, ce sont les fondements mêmes des libertés publiques que l'on veut saper. Si l'on identifie bien les fossoyeurs de la démocratie, il ne reste plus qu'à se poser la question de savoir quel peut bien être le rempart contre de tels risques. C'est contre ce genre de vulnérabilités que les pouvoirs publics doivent s'élever en premier. Un bar n'est ni une question d'emploi, ni de production nationale, encore moins d'échauffourée. Faire un choix de vie est intimement lié à la liberté individuelle. C'est la même chose pour la liberté de culte. Autant de dons de la nature remis en question par la volonté des hommes. En Algérie, 200.000 morts a été le prix à payer pour éviter de faire un saut dans... le passé.
Tunisie, Egypte, Libye. Ces pays sont-ils en train de connaître les prémices de leur tragédie nationale à l'instar de ce qui s'est passé en Algérie dès le début des années 1990?
C'est en tout cas la menace à laquelle ils sont exposés si les islamistes venaient à prendre les armes pour abattre les démocraties naissantes. Le scénario était bel et bien échafaudé en Algérie et il a même réussi en Iran. Comme quoi, une révolution ne rime pas toujours avec liberté. En Iran, les islamistes n'étaient pas du tout à la pointe des luttes pour les libertés. A propos du pays des mollahs, les experts continuent de disserter pour savoir comment les islamistes ont confisqué le sursaut des Iraniens, y compris celui des communistes, pour transformer cet élan en République islamique. En Algérie, on a connu l'ébauche d'un même régime politique, sans succès. Mais alors, vers quel paradigme se dirigent nos voisins et d'autres pays du Moyen-Orient? Leur révolte sera-t-elle détournée par des barbus ou bien a-t-elle des chances de les conduire à des modèles politiques plus tolérants?
Pour l'instant, il est certain que ces groupes islamistes ont l'intention de s'imposer dans le paysage politique de ces pays même s'il faut pour cela passer par l'aggravation des tensions qu'ils connaissent dans un contexte de transition fragile depuis la chute des présidents Moubarak, Ben Ali et du Guide El Gueddafi.
La suite? Les islamistes peuvent contester les résultats des élections s'ils leur sont défavorables et l'armée peut opter pour des coups d'Etat dans le cas où ils remportaient ces mêmes élections. C'est dire que les électeurs qui désigneront la Constituante en Tunisie et ailleurs ont de sérieuses questions à se poser sur leur avenir. Le Premier ministre égyptien s'est même empressé de déclarer que le pays est en danger et l'armée d'ordonner une enquête rapide sur les événements qui ont opposé des coptes à des musulmans. En Tunisie, les motifs d'inquiétude ne manquent pas quand on sait que des islamistes s'attaquent à des immeubles abritant des télévisions et à des universités. Et demain de quoi seront-ils capables? De quoi seront aussi capables nos barbus qui continuent de menacer la quiétude de paisibles citoyens attablés à des bars?
En Iran, en Tunisie, en Libye, en Egypte et en Algérie, ce sont les fondements mêmes des libertés publiques que l'on veut saper. Si l'on identifie bien les fossoyeurs de la démocratie, il ne reste plus qu'à se poser la question de savoir quel peut bien être le rempart contre de tels risques. C'est contre ce genre de vulnérabilités que les pouvoirs publics doivent s'élever en premier. Un bar n'est ni une question d'emploi, ni de production nationale, encore moins d'échauffourée. Faire un choix de vie est intimement lié à la liberté individuelle. C'est la même chose pour la liberté de culte. Autant de dons de la nature remis en question par la volonté des hommes. En Algérie, 200.000 morts a été le prix à payer pour éviter de faire un saut dans... le passé.