ALGER, 30 jan 2011 (APS) - Experts et hommes d'affaires ont plaidé dimanche à Alger pour l'instauration d'un "corridor économique" entre l'Algérie et ses voisins pour réaliser ''une intégration régionale réussie''.
Les participants à une rencontre organisée par le Cercle d'action etde réflexion autour de l'entreprise (CARE) ont estimé que la réalisation dece corridor est devenue "une nécessité incontournable" pour faire face aux enjeux de la mondialisation.Ils ont souligné, dans ce contexte, l'importance pour l'Algérie de s'inspirer de l'expérience du corridor Hong-Kong/ Shenzhen (Chine) pour l'établissementde relations économiques et commerciales bénéfiques avec les autres pays de la région du Maghreb.Selon M. Joël Ruet, économiste et chercheur français, "on commerce toujours mieux avec son voisin" et le succès de la zone de Shenzhen "en est la preuveéclatante", a-t-il soutenu. "En vingt ans, la région de Shenzhen a capté un énorme volume d'investissements extérieurs grâce à ce corridor économique qui a aussi rendu possible des investissementsde Chine à Hong-Kong impossibles jusqu'alors", a indiqué cet expert.Pour cet économiste, l'avantage du corridor économique réside dans sa "flexibilité", relevant qu'aucune étude de faisabilité n'est nécessaire au préalable.Il a affirmé que l'Algérie conserve des marges de manœuvres dans leschoix du modèle mondial d'insertion dans l'économie internationale, qu'elle voudra effectuer. "Avec une bonne stratégie, elle pourrait bénéficier de l'avantage d'entranttardif, bénéficiant du retour d'expériences d'autres pays ", a-t-il ajouté.Le vice-président de CARE, M. Slim Othmani, a appelé également pour l'instauration d'un corridor économique entre l'Algérie et ses voisins, se basant sur une approche qui fait passer en premier lieu les intérêts des pays maghrébinsloin des antagonismes politiques.Pour l'expert M. Lakhdar Kheldoun, de l'association des industriels algériens, l'intégration économique régionale réussie est considérée comme facteurde croissance et de développement à long terme, soulignant que ''la création de zones économiques spéciales signifie forcément l'établissement d'une intégrationéconomique maghrébine''. M. Kheldoun estime que l'espace économique maghrébin dispose de nombreux atouts, qui peuvent être mis à profit pour le développement économique de larégion pour peu que les dirigeants parviennent à dépasser toutes les contingences. Il a soutenu que la mise en place des zones économiques spéciales enAlgérie (ZES), qui sont des enclaves industrielles privées exemptées d'impôts, avec de solides infrastructures, pour attirer des entreprises étrangères etlocales, offrira la possibilité de créer un pôle économique régional. Il a regretté, toutefois, que l'Algérie ne dispose pas d'un ministèrede l'Economie pour gérer ces méga-zones.(APS)