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mercredi 30 mars 2011

La Banque d'Algérie et les Investissements intermaghrébins

By Slim Othmani
L’affaire de la banque d’affaire Saoudienne Swicorp et les étranges motivations de la Banque d’Algérie posent la véritable question des investissements intermaghrébins.
Dernier épisode en date de ce que l’on pourrait qualifier d’ostracisme à l’égard des investisseurs Maghrébin, la décision de la Banque d’Algérie d’exclure, la banque d’affaires Saoudienne Swicorp du Capital de la société  «Ijar Leasing Algérie » partenariat entre la BEA « Banque Extérieur d’Algérie » et la banque Portugaise « Banco Espirito Santo ». Cette décision prise de façon arbitraire et sans justification aucune, dénote d’un état d’esprit qui en dit long sur les perspectives d’un Maghreb uni. 


En effet les bribes d’informations sur les motifs qui sous-tendent une telle décision laissent entendre que la nationalité Tunisienne du premier manager  de Swicorp, en l’occurrence M. Kamel Lazaar, en est la motivation principale. La seconde motivation étant le risque de liens avec le clan Benali-Trabelsi.
Il est désolant de constater  qu’une institution aussi  importante que la Banque d’Algérie en vienne à prendre des décisions sur de telles bases. Parait-il que l’ordre lui fut dicté « d’en haut ». Mais  au fait ce même en haut n’avait-il pas approuvé la création de cette société de leasing par décision du CNI ?
Dans ce cas éclairez-nous ! C’est où en haut ? Et c’est qui en haut ?  
Il est tout de même bon de rappeler que la banque d’Algérie n’en est pas à son premier geste  d’ostracisme vis-à-vis de nos voisins Tunisiens. J’en veux pour preuve toutes les difficultés rencontrées par une autre société financière en l’occurrence « Maghreb Leasing Algérie » qui n’est arrivé à obtenir,  péniblement, son agrément qu’à la suite d’interventions,  venant de tous bords, tant nationales qu’internationales. Le refus initial n’étant toujours pas justifié et l’argument avancé dans les salons privés fut toujours le même : « c’est des Tunisiens ! ». Tout ceci sans compter tous les autres épisodes liés à des investisseurs Maghrébins qui ne trouvent en nos institutions que des obstacles infranchissables dès que leurs origines sont dévoilées. Je ne parlerai pas du traitement qui est fait aux binationaux (maghrébins) qui sont assimilés à des traitres, une probable réminiscence du colonialisme.
Y-a-t-il une volonté politique non écrite de freiner ou bloquer les investisseurs Maghrébins en Algérie ? Si c’est le cas, ayons le courage de nos opinions et créons une liste d’investisseurs non autorisés dont feraient partie les Maghrébins. Si ce n’est pas le cas alors instruisons fermement les administrations pour que ces investisseurs bénéficient du même traitement qui est accordé à tout investisseur sans ségrégation aucune.
Certains seraient tentés de mettre en avant le conflit Algéro-Marocain pour justifier ces comportements. D’autres vont avancer l’argument de la réciprocité ; car les Algériens subissent et ont subi  des difficultés tout aussi inacceptables tant en Tunisie qu’au Maroc. Si tel est le cas mettons nous (nous communauté des affaires et nous politiques)  autour d’une table et que l’on règle une fois pour toute ces mesquineries qui ne font que retarder le processus d’intégration du Maghreb tout en exacerbant des rivalités qui n’ont pas lieu d’être. 
Ne perdons pas de vue que dans le cas de la Tunisie les principales difficultés rencontrées émanaient de la nature même du régime « Benali » et l’espoir de voir naitre, à l’aune de la révolution démocratique, une réelle dynamique entre nos deux pays n’est absolument pas à exclure. Il est donc du devoir de notre gouvernement d’afficher des signaux positifs allant dans le sens du rapprochement entre nos communautés d’affaires.
Pour ce qui est du Maroc, le récent déplacement du ministre Marocain de l’énergie en Algérie nous prouve que les volontés politiques transcendent dans bien des cas  les préjugés et autres comportement isolés. Malheureusement la communauté des affaires des deux pays ne bénéficie pas de cette clémence et subit violement l’arbitraire de nos institutions respectives.
Chers amis Maghrébins ayons le courage de crever  cet abcès une fois pour toute et Indignons-nous (pour employer l’expression à la mode) afin que cessent  ces mascarades qui ne nous honorent pas et qui font de nous les derniers de la classe à l’échelle planétaire.