by Slim Othmani
L’offre de l’Entreprise Algérie, en bien et services, tous produits confondus, est nettement inférieur, en quantité et en qualité, à la demande intérieur (le marché national). Les importations venaient donc combler un certain déficit qui, dans le cours normal de la vie d’un pays est graduellement résorbé par la concrétisation d’investissements, au gré de réelles opportunités industrielles ou de service (on parle ici de rentabilité et de taille critiques). La réduction artificielle des importations, par un ralentissement provoqué de la chaine d’approvisionnement, de produits finis a, de facto, engendré une première source d’inflation puisque l’offre devenait inférieure à la demande, poussant naturellement les prix à la hausse.
La mise en œuvre des la LFC 2009 et 2010 ont freiné tout aussi soudainement l’appareil de production Algérie puisque de la même façon que pour les produits finis, les matières premières et les produits semi-ouvrés, ont subits le même ralentissement artificielle, engendrant une baisse de volume des produits manufacturés réduisant ainsi l’offre de l’Entreprise Algérie et générant une deuxième source d’inflation tout aussi naturellement.
Les coûts induits (financiers et logistiques) par la mise en application des LFC 2009 et 2010, sur les structures de coût des produits manufacturés ainsi que sur les intrants de production acquis localement, ont eu pour conséquence une envolée des prix sortie usine et par suite des prix à la consommation. Troisième source d’inflation observée.
De même, la dévaluation silencieuse du dinar, a eu un effet inflationniste sur les coûts de production et par voie de conséquence sur les prix à la consommation, quatrième source d’inflation.
Aux dires de certains experts reconnus, la banque d’Algérie semble bien contrôler la masse monétaire en circulation mais la politique budgétaire fortement expansionniste annule le travail de la Banque d’Algérie faisant que trop d’argent, via la dépense publique, circule dans le pays. Cinquième source d’inflation.
L’envolée du cours des matières premières sur les marchés internationaux est aussi à l’origine d’une dégradation de la compétitivité de l’Entreprise Algérie, matérialisée par une hausse des coûts de production et par voies de conséquences des prix de vente, sixième source d’inflation.
Tout ceci sans compter les effets composés de ces multiples sources d’inflation, rendus possible par une politique fortement protectionniste inhibant les bienfaits de la concurrence et donc autorisant une hausse accélérée des prix à la consommation.
Les hausses salariales annuelles ainsi que la hausse du SNMG qui étaient censés apporter un peu de souffle au marché intérieur sont érodés par l’inflation au moment même ou l’entreprise a besoin d’un marché intérieur revigoré. Ainsi le rôle déterminant et attendu des salaires n’est pas au rendez-vous pour doper la croissance.
Dans l’expectative d’un retour à plus de bon sens, l’opérateur économique que je suis attend toujours les résultats des fameuses commissions qui avaient été mises en place pour évaluer l’impact des LFC 2009 et 2010 sur la compétitivité de l’entreprise Algérie. Ces mêmes commissions étaient censées apporter des éléments de réponse, étayés, pour expliquer qu’une économie ne peut pas fonctionner avec un seul mode de paiement des transactions commerciales. Donnant raison aux contestations des chefs d’entreprises. Alors que mêmes les Silex du Tassili n’avaient pas la même forme lorsqu’ils représentaient une monnaie d’échange rare entre les tribus de la région, il y a de cela quelques milliers d’années … !